L’olive

Si notre vie est moins qu’une journée

En l’éternel, si l’an qui fait le tour

Chasse nos jours sans espoir de retour,

Si périssable est toute chose née,

 

Que songes-tu, mon âme emprisonnée ?

Pourquoi te plaît l’obscur de notre jour,

Si pour voler en un plus clair séjour,

Tu as au dos l’aile bien empennée ?

 

Là, est le bien que tout esprit désire,

Là, le repos où tout le monde aspire,

Là, est l’amour, là, le plaisir encore.

 

Là, ô mon âme, au plus haut ciel guidée,

Tu y pourras reconnaître l’Idée

De la beauté, qu’en ce monde j’adore.

Référence bibliographique

Du Bellay, Joachim, « L’olive », L’olive, Genève, Droz, 1974 [1549].

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